Coordonner l’alerte aux Tsunamis dans les Petites Antilles

Pour faire face au risque tsunami dans la région Caraïbe, le projet Tsuareg vise à mettre en cohérence les réseaux de surveillance de l’Arc des Petites Antilles. La remontée efficace des informations constitue le socle des "alertes montantes" qui permettent de déclencher des alertes "descendantes" de la Protection civile vers la population.

Un enjeu d’envergure caribéenne
L’ambition de Tsuareg est de dynamiser la recherche scientifique locale et la coopération régionale pour optimiser la gestion des crises et prévenir le risque tsunami. La mutualisation des réseaux de surveillance et d’alerte est à rechercher puisque les séismes et tsunamis majeurs aux Antilles devraient impacter l’ensemble des îles. Ce projet d’envergure caribéenne est donc conduit par l’Observatoire volcanologique et sismologique de Martinique -OVSM, associé à l’Observatoire volcanologique et sismologique de Guadeloupe -OVSG, tous deux de l’Institut de physique du globe de Paris -IPGP. Sont associés également, le Seismic Research Center -SRC, University of West Indies à Trinidad et Tobago, le Conseil général de la Martinique, Météo France et le Service hydrographique et océanographique de la marine -SHOM.
Il est financé par le programme européen Interreg IV à hauteur de 73 % des 2 130 000 euros nécessaires. L’apport de l’Etat vient en complément de ce financement (Recherche et Environnement et Institut de Physique du Globe de Paris).

Comment suivre l’alerte Tsunami jusqu’à l’arrivée de la Protection civile ?
Il faut d’abord détecter les séismes potentiellement déclencheurs de tsunami. Pour y parvenir, ce sont 9 nouvelles stations sismologiques qui seront implantées en Martinique, Antigua, Dominique, Sainte-Lucie dans le cadre de Tsuareg. En Guadeloupe et dans les Iles du Nord, 7 stations sismologiques sont en cours d’installation. Elles sont financées dans le cadre du Contrat de plan Etat-Région - Programme opérationnel (CPER-PO), en cofinancement Union Européenne, Etat (Recherche et Environnement), et Institut de Physique du Globe de Paris.
Ensuite, il faut valider par la mesure du niveau des mers, l’éventuel tsunami engendré par un événement sismique majeur avec des marégraphes. Les informations recueillies sont essentielles (heure d’arrivée, amplitude, période) si un tsunami devait se former.
Le projet Tsuareg finance l’installation d’un nouveau marégraphe en Martinique, la modernisation de 4 marégraphes du Conseil Général de la Martinique ou du SHOM dans la région, en y installant une transmission satellitaire en temps réel. C’est le cas, par exemple, de la station marégraphique de la pointe Fouillole à Pointe-à-Pitre, dotée de ce nouvel équipement en mai 2012. Le CPER-PO Guadeloupe finance l’installation de deux nouveaux marégraphes, à Désirade (opérationnel depuis 2010) et à Deshaies (en cours de construction).
Les informations ainsi enregistrées par marégraphe seront transmises toutes les six minutes par liaison satellite aux centres d’alerte "tsunamis" de manière à confirmer ou infirmer au plus tôt la propagation de cet aléa. Ces données scientifiques sont aussi transmises en temps réel à la Commission Océanographique intergouvernementale, organisme international créé par l’UNESCO, qui centralise les données marégraphiques du monde entier.
Le Centre d’Alerte aux Tsunamis pour nos îles est celui d’Hawaï. Il envoie des alertes à un organisme national, le Point Focal, Météo France pour la France. Pour optimiser les temps de transmission des messages d’alerte vers les Préfectures, le projet Tsuareg finance 3 automates qui seront installés à terme dans les Centre Régionaux de Météo France Guadeloupe, Martinique et Guyane.

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