Qu’est-ce que c’est?

Présentation générale du risque sismique en Guadeloupe.

Un séisme est une vibration du sol transmise aux bâtiments, causée par une fracture brutale des roches en profondeur.

Les séismes sont, avec le volcanisme, l’une des manifestations de la tectonique des plaques. L’activité sismique est concentrée le long de failles, en général à proximité des frontières entre ces plaques. Lorsque les frottements au niveau d’une de ces failles sont importants, le mouvement entre les deux plaques est bloqué. De l’énergie est alors stockée le long de la faille. La libération brutale de cette énergie permet de rattraper le retard du mouvement des plaques. Le déplacement instantané qui en résulte est la cause des séismes. Après la secousse principale peuvent se produire des répliques qui correspondent à des « réajustements » au voisinage de la rupture principale.

Un séisme peut se traduire à la surface terrestre par la dégradation ou la ruine des bâtiments, des décalages de la surface du sol de part et d’autre des failles, mais peut également provoquer des phénomènes annexes tels que des glissements de terrain, des chutes de blocs, une liquéfaction des sols meubles imbibés d’eau, des avalanches ou des tsunamis.

Un séisme est notamment caractérisé par :

  • Son foyer (ou hypocentre) : c’est la région de la faille où se produit la rupture et d’où partent les ondes sismiques.
  • Son épicentre : point situé à la surface terrestre à la verticale du foyer et où l’intensité est la plus importante.
  • Sa magnitude : unique pour un séisme donné, elle traduit l’énergie libérée par le séisme. Elle est généralement mesurée par l’échelle ouverte de Richter. Augmenter la magnitude d’un degré revient à multiplier l’énergie libérée par 30.
  • Son intensité : qui mesure les effets et dommages du séisme en un lieu donné. Ce n’est pas une mesure objective, mais une appréciation de la manière dont le séisme se traduit en surface et dont il est perçu. Pour établir l’intensité, on utilise des échelles qui comportent douze degrés (échelle MSK, EMS98). Le premier degré correspond à un séisme non perceptible, le douzième à un changement total du paysage. L’intensité n’est donc pas, contrairement à la magnitude, fonction uniquement du séisme, mais également du lieu où la mesure est prise. En effet, les conditions topographiques ou géologiques locales (particulièrement des terrains sédimentaires reposant sur des roches plus dures) peuvent créer des effets de site qui amplifient l’intensité d’un séisme. Sans effet de site, l’intensité d’un séisme est maximale à l’épicentre et décroît avec la distance.

La Guadeloupe, Saint-Barthélemy, Saint-Martin et la Martinique sont les territoires français les plus exposés au risque sismique. Il sont classés en zone de sismicité 5 (forte) dans le zonage sismique de la France.

Les séismes survenant dans l’arc des petites Antilles sont le résultat de la subduction (processus d’enfoncement d’une plaque tectonique sous une autre plaque de densité plus faible) de la plaque Amérique sous la plaque Caraïbes à une vitesse de l’ordre de 2 cm/an.

On y distingue 3 types de séismes :

  • Les séismes liés au processus de subduction qui se produisent au niveau de l’interface entre les plaques, pouvant être de forte magnitude, ce type de séisme pourrait affecter plusieurs îles (ex : Pointe à Pitre en le 8 février 1843) ;
  • Les séismes superficiels intraplaques Caraïbes, qui ont lieu dans la plaque Caraïbes, sur des failles situées dans la partie externe de l’arc. Bien que de magnitude souvent mois forte que les précédents, la faible profondeur de leur foyer en fait des séismes particulièrement dangereux, avec cependant un effet plus localisé et circonscrit à la zone épicentrale (ex : Les saintes le 21 novembre 2004) ;
  • Les séismes volcaniques liés au fonctionnement des volcans actifs comme la Soufrière, de tels séismes assez superficiels pouvant atteindre des magnitudes de l’ordre de 5.

La possibilité que se produise en Guadeloupe un séisme de magnitude comparable ou supérieure à celui de 1843 (magnitude 7,5, voire 8 et intensité IX), causant des victimes et des dégâts importants, est avérée. Les scientifiques estiment que ce possible séisme majeur touchera inéluctablement l’un de nos territoires entre maintenant et quelques dizaines d’années. Le phénomène pourrait avoir des conséquences désastreuses en raison de la vulnérabilité actuelle du bâti.

L’exemple récent d’Haïti, le 12 janvier 2010, avec une magnitude de 7 à 7,3 comptant le lourd et tristement historique tribu de 230 000 morts, démontre de manière significative les ravages considérables tant au niveau humain, matériel, économique, social, écologique, sanitaire … que peut engendrer un tel phénomène.

Il importe donc que chacun reste en alerte et prenne conscience de la nécessité de mieux se préparer, en construisant parasismique (car ce ne sont pas les séismes eux-mêmes qui tuent, mais les bâtiments mal conçus qui s’écroulent sur leurs occupants) et grâce aux actions mises en œuvre dans le cadre du plan séisme Antilles.

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