Plan séisme antilles, 10 ans déjà…

A son lancement en 2007 le Plan Séisme Antilles est face au défi inédit que représente le constat de plusieurs milliers de bâtiments vulnérables : la quasi-totalité des établissements scolaires, de nombreux bâtiments publics, beaucoup de logements sociaux.
La tâche semblait insurmontable : comment renouveler, à l’échelle de plusieurs départements, une grande part du parc bâti ?
Les craintes de mouvements d’humeur de parents d’élèves, de locataires de logements sociaux ou d’usagers de toutes sortes furent nombreuses et récurrentes.
Pourtant, rien de tout cela n’est arrivé, et le quartier devenu méconnaissable de Grand Camp, presqu’entièrement reconstruit, témoigne du travail considérable accompli. Plus discrètement, de nombreux bâtiments disséminés sur le territoire ont également été renforcés.
Aujourd’hui, il serait pertinent de réexaminer les conséquences du renforcement de bâtiments d’avant 1990 à la lumière de l’expérience acquise. En effet, non seulement la mise en évidence des coûts induits pourrait révéler des surprises, mais encore le seul comparatif financier entre renforcement et reconstruction omet les gains en termes de fonctionnalité, de performances énergétiques, de confort et de modernité procurés par les bâtiments neufs. A cet égard, il faudrait veiller à ce que les modes de financement ne favorisent pas la pérennisation d’un parc ancien et obsolète, simplement remis à un niveau de sécurité sismique minimal.
Les techniques évoluent, les expériences s’accumulent, des questionnements nouveaux émergent, témoins que le génie parasismique est une discipline qui évolue encore.

M. BET HAUSS

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