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Dernier bulletin de l’OVSG

Les phénomènes volcaniques en Guadeloupe

La Soufrière est un volcan actif, de type explosif. L’étude de son passé, depuis environ 200 000 ans, révèle les types d’éruptions ci-dessous comme probables dans le futur :

- éruptions magmatiques : les plus violentes et qui peuvent durer plusieurs années (exemple à Montserrat depuis 1995). Ce sont des remontées de magma en surface accompagnées d’explosions parfois extrêmement fortes et de nuées ardentes (mélange de gaz, cendres et blocs de magma à 900°). Phénomènes dévastateurs sur des distances de 10 à 15 km. La direction des explosions et nuées ardentes dépendra de la configuration du sommet et du lieu de sortie du magma, et pourra évoluer au cours de l’éruption. Ces éruptions sont heureusement les moins fréquentes. Récurrence : 15 000 ans pour les plus fortes, 500 à 1 000 ans pour les modérées.
- éruptions à écroulement sectoriel : très destructrices mais brèves. L’édifice volcanique rendu fragile par altération des roches ou à cause d’un fort séisme, s’effondre en provoquant des avalanches de matériaux (« débris ») jusqu’à plusieurs kilomètres de distance. Récurrence : 1 000 ans.
- éruptions phréatiques : les moins violentes car c’est la vapeur d’eau sous pression provenant des nappes phréatiques surchauffées qui est responsable des explosions. Le magma n’atteint pas la surface. Seuls les matériaux anciens sont éjectés et pulvérisés sous forme de poussières (« cendres »). La projection de blocs rocheux peut cependant atteindre 2 à 4 km de distance. Les matériaux plus fins retombent beaucoup plus loin au gré des vents. Récurrence : 50 à 100 ans.

Le phénomène de coulée de boue (« lahar ») peut se produire fréquemment au cours des éruptions en raison de l’accumulation des cendres sur le massif et de la forte pluviosité. Ces phénomènes sont dangereux mais ne concernent a priori que les vallées et les abords de rivières.

Les séismes volcaniques très fréquents avant et pendant les éruptions, peuvent être ressentis dans toute la Guadeloupe mais ne provoqueraient que des dégâts légers dans la région du volcan (intensité VI).

Aléa et risque en Guadeloupe

Les communes vulnérables sont : Saint-Claude, Basse-Terre, Baillif et Gourbeyre ; et plus partiellement : Vieux-Habitants, Vieux-Fort, Trois-Rivières et Capesterre-Belle-Eau.
Les autres communes peuvent toutefois être concernées par les retombées de cendres, en fonction de la direction des vents et de la puissance des éruptions, et par les coulées de boue.

La carte d’aléa volcanique ci-dessous présente le danger en 4 niveaux selon les différents scénarii éruptifs :

- Aléa très fort (zone 1) : explosions, nuées ardentes, projection de blocs, avalanches, lahars et cendres, quel que soient le type et l’ampleur des phénomènes (éruption magmatique ou phréatique). Zone la plus exposée, à évacuer impérativement avant le début de l’éruption.
- Aléa fort (zones 2A et 2B) : explosions, nuées ardentes et avalanches, en cas d’éruption de forte ampleur ou de déstabilisation. Zone à évacuer préventivement, ou devant être prête à évacuer dans un délai très court.
- Aléa modéré (zone 3) : éruptions magmatiques exceptionnellement fortes et peu fréquentes (explosions, retombées de roches et cendres). Zone à évacuer uniquement en cas d’aggravation notable des phénomènes.
- Aléa faible (zone 4) : concernée uniquement par les retombées de cendres fines et gaz légers en fonction de la direction des vents.

Les actions de prévention

Face aux phénomènes destructeurs et incontrôlables des éruptions, la seule solution est l’évacuation des populations des zones menacées. Cela suppose l’anticipation des phénomènes, ce qui est possible par une surveillance instrumentale permanente qui détectera les signes précurseurs d’éruption.

C’est l’Observatoire Volcanologique et Sismologique de Guadeloupe (OVSG) situé au Houëlmont à Gourbeyre, géré par l’Institut de Physique du Globe de Paris (IPGP), qui est ainsi chargé :

- d’alerter les autorités en cas de menace volcanique,
- d’informer régulièrement la population sur les phénomènes.

Les autres actions de prévention concernent :

- la préparation des plans de secours, d’organisation de l’évacuation et de la vie pendant une éruption avec les services de l’Etat et les Collectivités ;
- l’aménagement du territoire pour éviter tout dysfonctionnement du département en cas d’éruption de moyenne ou longue durée (exemple Montserrat depuis 1995) ;
- l’information régulière de la population et des scolaires.

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