SAVOIRS POUR L’ACTION

Un plan pour lutter contre les algues Sargasses

Les sargasses sont des algues brunes qui vivent dans les eaux tropicales, en pleine mer, et se concentrent dans la mer des Sargasses, au large des côtes Est des États-Unis. Elles ne présentent aucun danger et jouent un rôle écologique important.

Depuis 2011 et de manière irrégulière, les côtes des Antilles et de la Guyane subissent des échouages de sargasses qui se sont intensifiés en 2018. Ces arrivages massifs viennent fortement perturber les activités de la population, avec des risques sanitaires (en raison des émissions de gaz toxiques lors de la décomposition), des impacts économiques (en pénalisant directement le tourisme, les activités de pêche et l’aquaculture) et des impacts écologiques/environnementaux (par la destruction de la biodiversité et la perturbation des écosystèmes).

Pour faire face à cette situation exceptionnelle, le gouvernement a annoncé, après avoir rencontré élus et riverains, une série de mesures.Le Plan national de prévention et de lutte contre les sargasses, adopté en octobre 2018, définit les moyens à engager et les actions à mener.

En matière de recherche, un programme pluridisciplinaire, dont le ministère est copilote, est mis en place pour mieux connaître les causes et les origines de ces échouages massifs de sargasses, ainsi que les moyens de limiter, voire d’éradiquer, leur développement et/ou leur échouage. Ainsi, l’Agence nationale de la recherche (ANR) coordonne un appel à projets qui associe différents partenaires (collectivités territoriales, ADEME, organismes de recherche) pour un montant d’environ 14M€. Ce programme de recherche comporte quatre volets allant de la recherche des causes de cette prolifération à la valorisation, en passant par la prévision des échouages, le développement de matériel de collecte et le traitement. Les projets pourront être lancés à l’automne 2019.

En outre, la surveillance, la détection et la prévision des échouages de bancs de sargasses pourront être améliorées grâce à une convention signée entre le ministère et Météo-France pour confier à cet établissement public la coordination et la préfiguration d’un dispositif opérationnel de prévision. Le démarrage en phase de test est prévu pour mars 2019.

Se protéger des perturbateurs endocriniens

Les perturbateurs endocriniens sont présents dans un grand nombre de nos produits de consommation courante (aliments, cosmétiques, plastiques…). Ces substances chimiques altèrent le fonctionnement du système hormonal et induisent des effets nocifs sur la santé des êtres vivants, notamment en cas d’exposition pendant la période fœtale, pouvant causer des malformations d’organes, et à terme des cancers, du diabète ou des troubles de la reproduction. Même à faible dose, ces substances peuvent avoir un effet néfaste à l’échelle de l’individu, des espèces animales et des écosystèmes, affectant la biodiversité.

Le coût économique des perturbateurs endocriniens pour l’Europe a été évalué en 2015 à 157 milliards d’euros par an, pour les seuls impacts sur la santé publique.

Face à ces enjeux, la recherche constitue une priorité pour déterminer les mécanismes d’actions et les effets des perturbateurs endocriniens. Le ministère a soutenu des projets
évaluant par exemple l’exposition des jeunes enfants par inhalation de poussière, le lien entre bisphénols et obésité, ou le lien entre polluants organiques persistants et cancer du sein. Des effets ont également été mis en évidence chez l’animal, sur le système reproducteur, le squelette et le tissu adipeux.

La France a été le premier pays au monde à adopter une Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens en 2014. Aujourd’hui, le ministère consulte les citoyens sur le projet de 2e Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens.En quatre semaines, plus de 1500 commentaires ont été déposés sur la plateforme.

Avec cette deuxième stratégie, il s’agira de réduire l’exposition de la population et de l’environnement aux perturbateurs endocriniens, par exemple en établissant une liste des substances chimiques qui peuvent présenter des propriétés de perturbation endocrinienne ; en informant les citoyens sur les produits chimiques ; ou encore en formant les professionnels de santé pour qu’ils deviennent acteurs de la prévention auprès de la population.


À lire

De nombreuses recherches ont été menées dans le domaine des perturbateurs endocriniens ces dernières années, que ce soit dans le cadre du programme national de recherche sur les perturbateurs endocriniens ou dans d’autres programmes. Elles ont permis des avancées certaines. Faire un point sur ces travaux et le diffuser au plus grand nombre était opportun.La médecin journaliste Denise Caro et l’épidémiologiste chercheur en environnement et santé Rémy Slama ont fait le point sur la question, en associant plusieurs chercheurs de différentes disciplines. Le ministère a soutenu cette initiative, soucieux d’un éclairage scientifique pour tous sur cette question.

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