Protéger la planète s'inscrit peu à peu au coeur de chacune de nos actions de la vie courante : nos achats, nos voyages, nos déplacements... Mais la sobriété en carbone ou la protection de la biodiversité ne sont pas des objectifs simples à atteindre. Et certaines solutions, déployées de bonne foi, ne sont pas toujours si vertueuses. 

1) Acheter local


C’est contre-intuitif, mais ce n’est pas le transport qui pèse le plus lourd dans l’empreinte carbone de nos aliments, c’est leur production via l’utilisation de fertilisants, de pesticides, de gaz émis par les cultures et les ruminants, de déforestation… Ainsi, il n’y a presque pas de différence entre un kilogramme de bœuf en provenance d’Argentine ou du Limousin. Alors plutôt que de se focaliser sur l’origine, mieux vaut se concentrer sur ce qu’on achète et en particulier sur la partie carnée de notre alimentation.

2) Capter et stocker le CO2


Selon l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), le captage et stockage du CO2 (CCS) permettrait de contribuer à 7 % des réductions d’émissions d’ici 2040 dans un scénario 2°C. L’agence place même le CCS au troisième rang des priorités après l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables. Mais cette technologie est encore loin d’être compétitive et mature. Selon un avis de l’Ademe, publié le 21 juillet (1), le potentiel du CCS est "limité". "Le CCS doit être considéré comme la dernière étape dans une stratégie de décarbonation", rappelle l’Ademe.

3) Miser sur le numérique


Le numérique promet de mieux optimiser les déplacements, d’adapter chauffage et éclairage aux besoins, de développer le télétravail et les visioconférences. Mais pour l’heure, ce qui est observé, c’est que 60 % des usages concernent le visionnage de vidéos en streaming. Dans son dernier rapport (2), le Conseil national du numérique recommande ainsi la mise en place d’une Convention citoyenne questionnant la pertinence des usages du numérique au regard de leurs impacts sur l’environnement et à déterminer les meilleurs leviers d’action publique (information, incitation, réglementation) afin d’aller vers plus de sobriété.

4) Compenser ses trajets en avion


Pour compenser les émissions de CO2 d’un trajet aller-retour Paris-Madrid, il m’en coûtera entre 13 et 19 euros, selon les plateformes spécialisées. Je peux ainsi choisir de contribuer à fournir de l’eau potable à des foyers ougandais ou bien à construire une école bioclimatique au Maroc. De quoi se donner bonne conscience. Sauf que ces vacances en Espagne auront quand même relâché entre 0,5 et 0,9 tonne de CO2 dans l’atmosphère, de quoi plomber sérieusement mon empreinte carbone et sortir des clous d’un réchauffement limité à 2°C.

5) Recycler nos déchets


Pour certaines filières, comme l’acier ou le verre, entièrement recyclables, cette solution est incontournable. Mais malheureusement, tous les déchets ne sont pas recyclables ou sont compliqués à recycler. C’est le cas des emballages plastique ou du textile par exemple. En outre, le principe même du recyclage induit que nous pouvons continuer à consommer comme si de rien n’était, évitant ainsi toute remise en question de notre société du tout jetable et de la surproduction. Finalement, il est utile de rappeler que le meilleur déchet reste celui que l’on ne produit pas.
Concepcion Alvarez @conce1
(1) Voir le rapport de l’Ademe
(2) Voir le rapport du Conseil national du numérique

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