Les espèces exotiques envahissantes (EEE), une menace pour les écosystèmes.

La problématique des espèces exotiques envahissantes (EEE), bien que connue depuis plusieurs décennies, n’avait pas encore fait l’objet d’un cadre fixant des objectifs et un calendrier contraignants pour les Etats.

C’est chose faite pour les pays de l’Union européenne, incluant les régions ultrapériphériques (RUP) comme la Guadeloupe : un règlement directement applicable en droit français et dédié à cette question est entré en vigueur le 1er janvier 2015. Il répond ainsi aux obligations qui découlent de la convention sur la diversité biologique concernant la lutte contre les espèces exotiques qui menacent écosystèmes, habitats et espèces.

Lire le règlement (UE) N°1143/2014 du Parlement européen et du Conseil du 22 Octobre 2014 relatif à la prévention et à la gestion de l’introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes.

Considérant (2) : "Les espèces exotiques envahissantes constituent l’une des principales menaces qui pèsent sur la biodiversité et les services écosystémiques associés, en particulier dans les écosystèmes géographiquement isolés et ayant évolué en vase clos, tels que les petites îles. Les risques que présentent ces espèces pourraient être accrus par l’intensification des échanges mondiaux, des transports, du tourisme et du changement climatique."

Considérant (17) : "Dans la poursuite des objectifs du présent règlement, il convient de tenir compte de la situation particulière des régions ultrapériphériques, et notamment de leur éloignement, de leur insularité et du caractère unique de la biodiversité de chacune d’elles. Par conséquent, il convient d’adapter les exigences prévues par le présent règlement pour l’adoption de mesures restrictives et préventives concernant les espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union aux particularités des régions ultrapériphériques[…]."

Les principaux jalons posés par le règlement qui concernent les RUP sont les suivants :
* Au plus tard le 5 novembre 2015, les Etats membres notifient à la Commission les autorités compétentes en charge de l’application du règlement ;
* Au plus tard le 2 janvier 2016, les systèmes de données existants sur les EEE sont interconnectés, via un mécanisme de soutien établi par la Commission ;
* Avant le 2 janvier 2017, chaque Etat membre adopte une liste d’EEE préoccupantes pour chaque RUP en concertation avec celles-ci ;
* Avant le 1er juin 2019, chaque Etat membre transmet à la Commission un rapport qui établit un diagnostic et décrit la stratégie et les actions de lutte mises en œuvre pour lutter contre les EEE.
* Au plus tard le 1er juin 2021, la Commission mènera une évaluation globale de la mise en œuvre du règlement.

En Guadeloupe, des réflexions et des travaux sur l’ensemble de ces aspects ont été lancés bien avant l’entrée en vigueur de ce règlement, notamment :
- Diagnostic sur les invasions biologiques aux Antilles françaises,
- Projet de stratégie en cours d’expérimentation,
- Travaux du CSRPN sur les listes d’espèces indigènes (préalable nécessaire à la définition des espèces "exotiques"),
- Collaboration avec l’UICN sur les adaptations à l’outre-mer des dispositifs de lutte contre les EEE,
- Partenariats entre acteurs locaux,
- Etude de l’impact économique des EEE en Guadeloupe en cours.

Les actions de lutte sur le terrain se multiplient, à l’image de celle menée sur le territoire du Parc National de la Guadeloupe contre flemingia strobilifera (logo de l’article)

Ces initiatives permettrons donc de développer une politique concertée et coordonnée de lutte contre les EEE en Guadeloupe et plus largement aux Antilles, dans les mois et années à venir. La coopération régionale, en particulier avec la Martinique constituera un des piliers de cette politique.

Plus de renseignements :
katy.bauchaudATdeveloppement-durable.gouv.fr

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