Gérer au quotidien la ressource "Eau" en Guadeloupe

L’alimentation en eau potable des populations est de la responsabilité des maires ou des présidents des collectivités de coopération intercommunale. Ceux-ci peuvent gérer le service public d’eau en direct par l’intermédiaire de régie municipale ou communautaire, ou en confier la gestion et l’exploitation par délégation de service public, par prestation de service ou par affermage à des entreprises privées. Toutes les situations coexistent en Guadeloupe.

Dans le cadre de ses missions régaliennes, la DéAL a pour rôle de coordonner le réseau de surveillance de la ressource en eau. Elle suit directement les niveaux des rivières, et centralise les données de ses partenaires comme le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) pour les eaux souterraines, les exploitants des réseaux d’eau potable et le Conseil Général pour les réseaux d’irrigation agricole.

Lorsque la ressource diminue et ne permet plus de satisfaire tous les besoins de la population, la Préfecture réunit la cellule de veille sécheresse. Composée de représentants de la DÉAL, de la DAAF, du SMPE (Service Mixte de Police de l’Environnement), de l’ARS, de l’Office de l’Eau, du BRGM, de Météo France, du Conseil Général, et parfois élargie aux responsables et exploitants de réseaux d’eau potable rencontrant des difficultés, cette cellule technique est chargée de faire le point sur la disponibilité de la ressource en eau et de proposer, éventuellement, la mise en place de mesures de restriction. Afin de réserver l’eau disponible pour l’alimentation en eau des populations, les usages secondaires suivants sont alors limités :
- à l’arrosage des potagers et des espaces verts publics ou privés,
- au lavage des véhicules et bateaux,
- à la mise à niveau des piscines,
- à la restriction des prélèvements en eau pour les usages économiques agricoles et industriels.
Dans ce cas, c’est la Préfète qui signe l’arrêté portant restrictions provisoires des usages de l’eau non prioritaires.

En cas de carence de ressource, surtout pendant le Carême, la production d’eau potable diminue notablement. Cette réduction de la quantité d’eau potable disponible, couplée à la vétusté et au mauvais état des équipements qui ne parviennent à distribuer qu’environ la moitié de l’eau potable produite, empêche de fournir correctement l’ensemble de la population. Pour répartir équitablement l’eau potable disponible entre tous les secteurs, les exploitants doivent alterner les périodes pendant lesquelles la distribution est assurée normalement, avec des temps de coupure qui permettent, d’une part d’alimenter d’autres secteurs et d’autre part, de remplir les réservoirs. Ces coupures tournantes sont appelées des "tours d’eau", et leur programmation incombe à l’exploitant qui est le seul à maîtriser le fonctionnement des équipements et des réseaux.

Lorsque la situation s’aggrave et que les mesures en place ne suffisent plus, la Préfecture convoque le Comité de Gestion de la Rareté de l’Eau et du Suivi de la Sécheresse (CoGRESS) qui rassemble l’ensemble des acteurs de l’eau de Guadeloupe ainsi que des représentants des secteurs économiques, des associations environnementales et des associations de consommateurs. Le CoGRESS a pour rôle de recueillir l’avis de toutes les parties prenantes et d’étudier les mesures complémentaires qui pourraient être prises pour faire face à la situation de pénurie.

La solidarité collective s’impose afin que l’eau coule aussi dans les robinets des populations qui habitent des zones où la distribution est problématique. Ceci passe également par le fait que chaque citoyen doit s’impliquer dans la gestion durable de la ressource en eau de Karukéra "l’île aux belles eaux", en évitant les gaspillages.
« Agissons avec civisme et solidarité pour que l’effort de chacun bénéficie à l’ensemble de la collectivité guadeloupéenne ».

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