Le Miconia calvescens

Aide à la vigilance :
Le Miconia calvescens repéré en Guadeloupe

Espèce dévastatrice pour la biodiversité, Miconia calvescens a été détectée en Guadeloupe. Sa capacité de reproduction et son développement hors normes fait de cette plante un véritable fléau pour la biodiversité locale. L’œil avisé d’un agent du parc national a permis d’identifier la plante en Basse-Terre et d’en avertir les autorités. Une vigilance extrême de tous s’impose pour stopper la propagation de ce « cancer vert ».

| Exemple d’un Miconia calvescens. Crédit : Aude KUBIK
Exemple d’un Miconia calvescens. Crédit : Aude KUBIK
Cas d'invasion du Miconia calvescens à Tahiti. Crédit : J-Y MEYER | Cas d’invasion du Miconia calvescens à Tahiti. Crédit : J-Y MEYER
Cas d’invasion du Miconia calvescens à Tahiti. Crédit : J-Y MEYER

Miconia calvescens est classée par l’UICN parmi les 100 espèces les plus envahissantes au monde. Elle est inscrite sur l’arrêté Flore Exotique Envahissante de niveau 2 en Guadeloupe

qui interdit sa présence sur le territoire. (http://www.guadeloupe.developpement-durable.gouv.fr/la-reglementation-relative-aux-especes-exotiques-a2863.html)

Attention, si vous pensez avoir repéré un Miconia calvescens, restez le plus possible à distance vous risqueriez de disséminer des graines et de contribuer à la propagation de l’espèce. Vérifiez la présence de boue sous vos semelles et nettoyez-les au mieux avant de quitter la parcelle. Dès que possible lavez les à l’eau de mer pour éliminer tous risques de dissémination involontaire.

Cet arbre est originaire d’Amérique centrale et du Sud. Il est doté de très grandes feuilles lancéolées vertes au revers pourpre vif.
Miconia calvescens appartient à la famille des Mélastomatacées. Il envahit les forêts tropicales denses et riches de diversité végétale. Après quelques années, la plupart des espèces végétales sur des centaines d’hectares ont disparu et laissent la place à une forêt uniquement composée de Miconia calvescens.

Cet arbre peut atteindre 12 mètres de haut. Les larges feuilles opaques du Miconia calvescens bloquent la lumière, empêchant ainsi les espèces végétales sous-jacentes de se développer. Il a une croissance rapide, ainsi qu’une reproduction précoce et une dispersion des graines efficace. Il a également une aptitude forte à la multiplication végétative et peut donc faire de nombreux rejets à partir d’un tronc coupé. Il rend le sol sur lequel il s’installe beaucoup moins stable à cause de son système racinaire peu profond. En Polynésie française et notamment à Tahiti (voir photo) Miconia calvescens colonise aujourd’hui près de 70% de la surface de l’ile et a envahi les forêts primaires*. Il a également colonisé un quart de l’île de Moorea, plus de 10 000 hectares à Hawaii et a récemment été découvert en Martinique.
*Forêts primaires : Forêt composée d’espèces indigènes où aucune trace d’activité humaine passée ou présente n’est clairement visible.
Il faut donc être le plus réactif et le plus vigilant possible concernant la propagation de cette espèce très invasive afin de protéger la biodiversité unique de la Guadeloupe. En effet d’autres spécimens peuvent être présents. C’est pourquoi, nous vous invitons à participer à la détection et au repérage de cette plante envahissante.

Pour cela, nous mettons à disposition un formulaire à renvoyer à la DEAL à l’adresse eee971@developpement-durable.gouv.fr
Fiche de signalement téléchargeable ici

Comment reconnaitre le Miconia calvescens ? Voir la fiche d’aide à l’identification téléchargeable ici

Miconia calvescens se distingue par ses feuilles à la fois très grandes (>50 cm) et à la face inférieure violette.

Attention, cette espèce appartient à la même famille que les crécrés, qui sont un ensemble de plantes communes et indigènes en Guadeloupe.

Les crécrés se reconnaissent facilement à leurs feuilles possédant, en plus de la nervure centrale, plusieurs nervures formant des arcs partant de la base et se rejoignant au sommet, et entre lesquelles se trouvent des nervures tertiaires perpendiculaires et très régulières.

On trouve sous ce nom local :

• Henriettea lateriflora (Vahl) R.A.Howard & E.A.Kellogg (https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/629839)
• Miconia coriacea (Sw.) DC. (https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/630148)
• Miconia globuliflora (Rich.) Cogn. (https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/631066)
• Miconia purpurea (D.Don) Judd & Skean (https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/630982)

Ces espèces sont classées vulnérables (VU) sur la dernière liste rouge UICN de la flore vasculaire de Guadeloupe édition 2019. (http://www.guadeloupe.developpement-durable.gouv.fr/liste-rouge-uicn-des-especes-menacees-flore-a2964.html)

Attention à ne pas confondre avec d’autres plantes exotiques, notamment :

• Clerodendrum quadriloculare qui possède également le dessous des feuilles violettes.

• Bellucia grossularioides, autre espèce de la famille des mélastomatacées qui possède des grandes feuilles.

Pour en savoir plus :

• sur Miconia calvescens :

http://www.jymeyer.com/

https://especes-envahissantes-outremer.fr/

• Sur la réglementation relative aux espèces envahissantes :

http://www.guadeloupe.developpement-durable.gouv.fr/la-reglementation-relative-aux-especes-exotiques-a2863.html

◦ Lien vers le site du Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire rubrique Espèce Exotiques Envahissantes https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/especes-exotiques-envahissantes

• Lien vers le site de la DEAL de Guadeloupe rubrique Espèces Exotiques envahissantes : http://www.guadeloupe.developpement-durable.gouv.fr/les-especes-exotiques-envahissantes-r669.html

Sources :
• MEYER, J.-Y. 2020. Miconia calvescens, une menace globale sur les forêts tropicales insulaires. Conférence grand public : les espèces exotiques envahissantes, la menace silencieuse, Hôtel de l’Assemblée de la Collectivité Territoriale de Martinique, Fort-de-France, Martinique, FRANCE, 13 février. : https://www.li-an.fr/jyves/Talk_Meyer_Miconia_Menace_Globale_Martinique_2020.pdf

• MEYER, J.-Y. & TAVAEARII, R. 2007. Bio-écologie du miconia (Miconia calvescens) et protocole de lutte en Polynésie française. Fiche Technique, Délégation à la Recherche/Service du Développement Rural, Papeete, 8 pages : https://www.li-an.fr/jyves/Meyer_&_Tavaearii_2007_Fiche_Technique_Bioecologie_Protocole_lutte_Miconia.pdf

• MEYER, J.-Y., 1998. Le miconia : une menace pour la biodiversité. Dixit 98. Revue économique, sociale et culturelle de Polynésie française N°7 : 218.
http://www.li-an.fr/jyves/Meyer_1998_Dixit_Miconia.pdf

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